Eithleen Tiernan

Nom : Raegan-Tiernan
Prénom : Eithleen
Date de naissance / âge : 19 avril 1803
Père : Garbhan
Mère : Alanna
Frères/soeurs : Tiarnach, Ewena.
Baguette : Bois de Saule, 27cm, poil de licorne.




Eithleen a toujours été une personne docile, que ce soit avec ses parents lorsqu’elle était enfant, ou avec son époux, encore aujourd’hui. Elle est née dans une famille de sang pur, et dès son plus jeune âge fut donc bercée par de douces illusions sur la vie. Elle eut la chance de ne jamais connaître la pauvreté, la misère ou encore la famine, tout était parfait, ou presque. Si Eithleen peut paraître quelque peu hautaine aux premiers abords, il faut savoir qu’elle ne l’est aucunement, elle se comporte ainsi parce qu’elle le doit, en temps qu’épouse d’un des hommes les plus puissants d’Irlande, le contraire serait indécent. Mais lorsqu’elle se retrouve seule avec sa famille, Eithleen est une mère aimante, une épouse attentionnée, ainsi qu’une femme sentimentale et très vulnérable. Ayant hérité d’une santé fragile depuis son plus jeune âge, ses proches ont toujours fait le maximum pour la protéger. Mais ils ne pouvaient pas la protéger de ce qu’elle ressentait. Car ce qu’elle ressent, elle seule le sait. Depuis qu’elle est enfant, Eithleen a une perception empathique plus développée, que personne n’a d’ailleurs vraiment remarqué. Les seuls signes qu’elle montrait étaient quelques angoisses fréquentes, que l’on assimilait généralement à son état fragile. Mais la provenance de ces craintes était ailleurs, la jeune fille ressentait des choses, elle ressentait ce que les autres éprouvaient, c’est d’ailleurs à cause de ça qu’elle n’arrivait pas à en vouloir à qui que ce soit, que ce soit n’importe quelle reproche de son époux, ou même de n’importe qui d’autre, ou encore le fait qu’elle savait que chaque nuit où ce dernier rentrait chez lui en souriant, l’air radieux, la flattant de doux mots, étaient quelques baisers volés accompagnés de charnelles caresses qu’il avait adressé à une autre femme au cours de la soirée. Et pourtant, elle ne lui en voulait pas, pas à lui. Eithleen se reprochait à elle-même les écarts de son époux, ne pouvant penser autrement que c’était de sa faute, que c’était elle qui n’était pas l’épouse idéale, celle qu’il méritait. Cette empathie, bien qu’elle n’en était pas consciente, elle l’avait depuis sa naissance, ou plutôt quelques jours après sa naissance, à la mort de sa sœur jumelle. Eithleen, inconsciemment, a toujours porté ce lourd fardeau qu’était la mort de sa sœur, sur ses fragiles épaules. Bien qu’aujourd’hui, elle ne se souvenait même pas avoir eut une sœur, ses parents l’ayant toujours protégé de cette affreuse vérité, certains traumatismes ne dépendent pas de la mémoire des personnes, mais de ce qu’elles ont ressentit dans le passé, même inconsciemment.

Eithleen aime sa famille, elle l’adore même, et sacrifierait tout son être pour elle. D’ailleurs, elle le fait déjà. Elle trouve parfois sa fille un peu trop "fière", mais c’est ce qui fait son charme. Aenora ressemble traits pour traits à son père, le regard sombre, digne, et ses beaux cheveux de jais qui descendaient derrière ses épaules. Aedan, quant à lui, ressemble plus à sa mère, du moins pour ses cheveux clairs, mais il n’en garde pas moins l’air suffisant de son père. En faisant preuve de très peu de discernement, on pourrait comparer Eithleen à ce genre de femmes qui se contentent de rester chez elle tout le jour à attendre leur mari jusqu’au soir, afin de lui offrir ce qu’il attend d’elle, ce genre de femmes qui se plaisaient à accompagner leur mari aux soirées mondaines, se comportant comme de belles poupées de porcelaine. Mais si Eithleen était vraiment de ces femmes, Alastar ne l’aurait sûrement pas épousé. Si Eithleen parait sans défenses, ça ne l’empêche pas d’avoir sa propre personnalité, qui lui permet d’ailleurs de se battre pour vivre, malgré que sa santé ne soit parfois pas du même avis. Lorsque quelque chose ne va pas, Eithleen n’hésitera pas à le dire à son époux, certes elle le dira calmement, faisant preuve de tout le respect qui soi, mais elle le lui dira. Enfin, elle n’aime pas trop le genre de soirées mondaines auxquelles Alastar et elle sont souvent conviés. Elle ne se sent pas vraiment à sa place, entourée de tous ces gens qu’elle connaît à peine, juste de vue.



Histoire : Mr et Mrs Raegan, tous deux descendants de deux grandes familles de sang pur avait un fils, Tiernach, âgé d’à peu près cinq ans, lorsque Alanna tomba à nouveau enceinte. Sa deuxième grossesse était plus douloureuse, elle perdait l’appétit, sa santé se dégradait de jours en jours, surtout durant les derniers mois, et la jeune épouse, âgée de vingt cinq ans tout au plus à l’époque, se sentait de plus en plus fatiguée. Si bien que Garbhan eut dû faire appeler un guérisseur pour veiller sur elle, jour et nuit. Il l’avait installé dans une chambre à part, afin qu’elle ne soit pas dérangée, ni par lui, ni par leur fils, ni par personne d’autre d’ailleurs. Alors que la douleur se faisait de moins en moins supportable, et que le guérisseur commençait à douter des chances de survie de la mère, ainsi que celle de l’enfant, Alanna finit par mettre au monde deux magnifiques filles. Elle se ressemblaient comme deux gouttes d’eau, mais leur santé était bien fragile, mettre au monde un enfant en ce siècle était déjà bien difficile, mais en mettre deux à la fois avait de quoi tuer une femme. Heureusement, Alanna était de celles que l’on appelle "tenaces". Les jours qui suivirent, la jeune mère se portait déjà mieux, parfaitement pour ainsi dire. Hélas ce n’était pas le cas de ses filles. En particulier Ewena, c’était la deuxième qui était sortit. Elle ne survécu pas plus d’une semaine, malgré les très bonnes conditions dans lesquels vivaient la famille. Le guérisseur affirma qu’ils n’y étaient pour rien, que ce genre d’évènements était très fréquent lors de la naissance de jumeaux ? Mais Alanna n’en fit rien, elle mit plusieurs années à se remettre de cette perte.

Eithleen, vécu donc ses premières années dans le chagrin. Une période de sa vie qui la marqua à vie. Tout au long de sa vie, son subconscient set porta responsable de la mort d’Ewena. C’était sa faute, à elle, si le nouveau-né n’avait pas survécu, c’était elle qui lui avait volé sa vie, qui n’avait pas été assez généreuse pour partager la sienne. En grandissant, elle ne se souvînt même plus avoir une sœur, ses parents et son frère ayant tous trois pris soin de ne pas ébruiter cette affaire, et pourtant, malgré elle, la fillette prit cette habitude de culpabiliser pour tout ce qui se passait autour d’elle. A chaque reproche qu’on lui faisait, la fillette comprenait le point de vue de l’autre personne, et le trouvait finalement plus justifiable que le sien. Mais cette "compétence" se révéla être à son avantage durant son enfance. Eithleen était une enfant modèle, elle ne répondait jamais à ses parents, elle écoutait toujours ce qu’on lui disait, et apprenait très rapidement. Ainsi elle devînt très rapidement une femme, ou du moins, elle fut rapidement prête à en endosser toutes les responsabilités, mais au fond d’elle, la jeune fille se sentait toujours la même petite fille qu’elle avait toujours été. Mr Raegan reçu beaucoup de demandes en fiançailles concernant sa jeune fille, cette dernière était d’une beauté exquise, aux manières délicieuses et au tempérament calme et dévoué, elle promettait d’être une parfaite épouse.

Pour ses quinze ans, Eithleen fut donc mariée à un charmant jeune homme, Alastar Tiernan, alors âgé de 19 ans. L’aimait-elle ? Elle ne savait pas. Elle ne savait pas même ce que voulait dire aimer, ce que l’on devait ressentir. C’était l’un des rares sentiments qu’elle n’avait jamais ressentit. Autant la haine était assez présente dans ce bas monde, et elle l’avait croisé à plusieurs reprises, ainsi que le mépris, ou la fierté,… Mais l’amour, elle ne connaissait pas, ou alors elle ne voulait pas connaître. Pour connaître l’amour, il fallait déjà avoir atteint une certaine maturité, faire ce dernier pas qui la séparerait à jamais de l’enfance, de cette enfance heureuse, durant laquelle la jeune fille avait toujours été bercée de belles histoires, qui finissaient toujours bien. Elle ne voulait pas la quitter.

Toutefois, ça ne l’empêcha pas d’aller vivre avec son mari. Ce dernier semblait gravir les spires du pouvoir, ou de la politique plutôt, avec une facilité déconcertante. Il semblait assez occupé par son travail, et ne semblait pas non plus vouloir trop brusquer la jeune fille qui ne paressait pas prête à se donner entièrement à lui. Il était patient. Et si au début, elle ne l’aimait pas plus que ça, elle le respectait énormément. Elle passait ses journées chez elle, avec sa mère, pendant que lui était au travail, et le soir, elle l’attendait sagement, lui préparant parfois quelques bons desserts. La nuit, elle s’endormait doucement dans ses bras, sans qu’il ne se passe rien d’autre. Cette relation semblait lui suffire, pour le moment du moins.

Mais quelques années plus tard, la ténacité d’Alanna ne résista pas à la maladie. Mrs Raegan décéda d’une forte fièvre, laissant sa fille seule. Cette dernière, n’ayant plus personne à qui se confier, se tourna alors vers son époux, qui avait été jusqu’à maintenant si patient, si respectueux envers la jeune femme. Il devînt depuis cette période son confident, son amant, son ami, et surtout son époux. Il était devenu l’être le plus cher à ses yeux, et encore c’était une bien faible expression pour qualifier ce qu’il était à ses yeux. Elle n’avait que lui, mais regrettait parfois que ce sentiment ne soit pas réciproque. Bien sûr il l’aimait autant qu’elle l’aimait, mais Alastar avait la fâcheuse habitude de fréquenter d’autres femmes le soir, assez souvent. Elle le savait, elle n’était pas stupide, et bien qu’elle ne disait jamais rien à ce sujet, Alastar s’était aperçu que la jeune fille était au courant. Eithleen sentait que son époux culpabilisait pour ce genre de penchants qu’il avait à traîner un peu trop souvent au cabaret, d’ailleurs, à chaque fois qu’il en revenait, il lui murmurait quelques mots doux à l’oreille, et se montrait beaucoup plus tendre envers elle, quoi qu’il l’était déjà bien assez d’ordinaire…

Mais, à peine eut-elle vingt ans que sa santé déjà bien fragile s’aggrava quelque peu. La jeune épouse se mit à tousser dangereusement, une toux qu’aucun guérisseur ne sut arrêter. Ils n’avaient que quelques remèdes qui avaient pour vertu d’apaiser sa souffrance, ce qui était déjà mieux que rien. Toutefois, cette crise ne dura pas longtemps, seulement quelques jours, puis elle disparue, sans qu’aucun guérisseur n’ait pu expliquer pourquoi.

A peine quelques années plus tard, Eithleen tomba enceinte. Mais, bien que cette grossesse ne pouvait que réjouir ce couple parfait, elle l’affaiblissait surtout plus qu’autre chose. Eithleen eut ordre du guérisseur de ne pas bouger de son lit au moins les quatre derniers mois de sa grossesse. Elle s’efforçait cependant de bien se nourrir, Alastar y veillait bien, il s’occupait d’elle avait toute la ferveur dont il était capable. Ce fut un garçon, un merveilleux garçon qu’ils appelèrent Aedan.

La santé de la jeune mère ne s’améliora pas tellement durant les jours qui suivirent la naissance d’Aedan. Ils décidèrent alors d’engager une nourrice, constatant que Eithleen était bien trop affaiblie pour s’occuper du garçon. Elle recommença à tousser, pendant plusieurs semaines. Mais, ça passa, comme la première fois. Son époux à son chevet, Eithleen se rétablit au bout d’un mois. Ils gardèrent la nourrice, mais ce ne fut pas pour autant que la jeune femme délaissa son enfant. Bien au contraire, elle sut tout de suite comment s’en occuper, comment le consoler lorsque celui-ci pleurait, elle était aussi parfaite dans son rôle de mère que dans celui d’épouse.

Ils n’eurent pas d’autre enfant pendant plusieurs années, Eithleen gardant en mémoire cette très douloureuse expérience qu’avait été la grossesse, malgré bien sûr cette joie qu’elle ressentait encore en prenant son fils dans ses bras, ou en l’embrassant simplement. Eh puis, Alastar n’avait pas oublié la fin, il avait trop peur de la perdre pour prendre ce risque, quitte à n’avoir qu’un seul enfant. Après tout, ça lui suffisait pour lui garantir une descendance.

Toutefois, les années passèrent, et Aedan grandit. L’époque de cette grossesse affreusement éprouvante était loin, après tout, qu’était-ce à côté de toutes ces années de bonheur qu’ils avaient vécu ensemble ? C’est ainsi qu’Eithleen tomba de nouveau enceinte. Cette grossesse fut relativement moins douloureuse que la première, sans doute que le fait de penser à tous ces moments qu’elle avait passé à prendre leur fils dans ses bras, lui chanter des berceuses, le câliner,… l’aidait à surmonter la souffrance. Toujours est-il que plusieurs mois plus tard, elle mit une ravissante petite fille au monde. Ils l’appelèrent Aenora.

Tout allait pour le mieux, ils formaient une famille parfaite, mais quelques mois après la naissance d’Aenora, les toux d’Eithleen revenaient, accompagnées ces fois-ci de fortes fièvres. Elles venaient et disparaissaient, chacunes plus éprouvantes les unes que les autres, sans qu’aucun guérisseur ne puisse rien faire d’autre que d’en apaiser les douleurs…


Métier : Femme au Foyer
Camp : MNTR, celui de son époux.